L’Engagement citoyen étudiant est aujourd’hui un sujet d’intérêt majeur pour l’enseignement supérieur et ce n’est pas pour nous déplaire ! Cette dynamique nous réjouit et stimule nos convictions.
Le 4 juin dernier, s’est tenu au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) un séminaire sur « Les enjeux de reconnaissance et valorisation de l’engagement étudiant ». Le séminaire s’est tenu à guichet fermé, le grand amphithéâtre du Ministère était plein et beaucoup de participants étaient connectés en visio. Sur les bancs : VP étudiants et représentants de toutes les Universités de France et, à côté d’elles, un grand nombre d’établissements d’enseignement supérieur publics et privés.
Des expériences isolées qui creusent les inégalités
Nous avons assisté à des témoignages très instructifs en présence de responsables universitaires très investis dans leur mission de valorisation de l’engagement étudiant. Au terme de cette journée d’échange très riche, nous dressons deux constats :
D’abord que le sujet de l’Engagement étudiant est un sujet qui monte dans l’enseignement supérieur. Il est peu à peu pris en main par l’ensemble des acteurs. Aujourd’hui, rares sont les établissements qui ne se posent pas de questions sur le sujet. Mais un grand nombre d’initiatives différentes sont mises en place par les Universités et les établissements de manière isolée. Notre sentiment est qu’il y aurait beaucoup à gagner – temps, énergie, ressources financières – à se concerter et à mutualiser les efforts afin de faire émerger un modèle commun. Un exemple concret de manque de coordination : il existe aujourd’hui presque autant de référentiels de compétences acquises au cours d’expériences d’engagement qu’il y a d’établissements. C’est encore plus vrai pour les universités que ça ne l’est pour l’enseignement supérieur privé. Pourtant, des initiatives collectives de qualité existent, notamment celle d’Animafac et d’Article 1 ou encore celle portée par le collectif du Passeport Engagement.
Le second constat est celui du caractère inégalitaire des initiatives universitaires de programmes d’Engagement étudiant. Ce point a été courageusement soulevé lors du séminaire par la représentante de l’Université Paris Dauphine. Dans la mesure où les initiatives restent optionnelles, elles ne bénéficient qu’à une part réduite des étudiants. Or, on le sait, toutes les études le démontrent, les étudiants qui s’engagent d’eux-même sont très largement issus des classes socioprofessionnelles les plus favorisées. La mise en place de programmes optionnels accroît les inégalités en cultivant l’entre-soi et en excluant, de fait, la grande majorité des étudiants et parmi eux, les populations les plus précaires. Seule la généralisation de ces programmes d’Engagement citoyen peut faire d’eux des programmes inclusifs. C’est le sens du plaidoyer que nous portons avec l’AFEV, ENACTUS, l’Institut de l’Engagement, ZupdeCo et 1 Lettre 1 Sourire.
Pour des programmes vecteurs d’inclusion !
Il faut que les programmes d’Engagement citoyen s’adressent à tous les étudiants ; qu’ils permettent aux publics les plus éloignés de bénéficier d’une première expérience d’engagement. Parmi les universités qui ont présenté leurs programmes lors du séminaire, seules l’Université de Picardie – dont la Faculté de Lettres a rendu son programme d’Engagement citoyen obligatoire – et l’Université de Nice – avec plus de 800 étudiants par an validant leur programme d’Engagement citoyen – ont pris la mesure de l’importance de faire de ces programmes des vecteurs d’inclusion pour le plus grand nombre.
Dans le privé, certaines initiatives en ce sens sont à saluer. Sciences Po Paris, HEC1 et EMLyon mais également le Groupe OMNES Éducation2 qui propose aujourd’hui aux étudiants de 5 de ses écoles le plus grand programme d’Engagement citoyen de France avec chaque année 2 000 étudiants de 1ère année concernés dans 4 villes, pour plus de 60 000 heures de bénévolat accomplies au sein d’associations, fondations et établissements publics.
Avec ce séminaire, plus que jamais, nous sommes convaincus que Impact Campus est au bon endroit. Et nous allons continuer à conduire nos actions notamment celles de 1° promouvoir et faciliter les initiatives collectives et 2° plaider pour la généralisation de l’Engagement citoyen étudiant au travers de la mise en place de programmes intégrés dans tous les cursus de l’enseignement supérieur.